Séminaire du mardi de l’EHESP

Présentation de l’ouvrage Le biais comportementaliste.

Henri Bergeron, chargé de recherche CNRS au Centre de sociologie des organisations – CSO – Sciences Po, Patrick Castel, chargé de recherche FNSP au CSO – Sciences Po et Delphine Moreau, professeur EHESP et membre d’Arènes, pour la modération.

La place du comportementalisme dans l’action publique

Les économistes et psychologues comportementaux ont identifié une série de biais cognitifs qui expliqueraient à eux seuls pourquoi nos décisions, qui devraient être toujours conformes à nos intérêts, sont souvent irrationnelles. Ils proposent que l’action publique s’appuie sur ces mêmes biais afin d’orienter nos choix, en nous considérant comme donneurs d’organes par défaut, en rapprochant les légumes et en éloignant les frites à la cantine, en collant des mouches au fond des urinoirs, en faisant sourire ou grimacer les détecteurs de vitesse ou en nous indiquant que nous recyclons moins que nos voisins. Grâce à ces « nudges », si faciles à mettre en œuvre, si peu onéreux, nous sommes incités à adopter un comportement favorable à la résolution de multiples problèmes, écologiques, sanitaires, financiers ou encore fiscaux, sans y réfléchir ni même avoir besoin d’en comprendre les enjeux. Le principal biais n’est-il pas de réduire les questions politiques et sociales à des problèmes de comportements individuels ? Cet ouvrage propose une analyse critique de ces savoirs et de leur application, et en explique le succès et les limites.