NULL

Infos pratiques

Vendredi 8 novembre 2019 à 14h00 > 16h30
IEP Rennes - Salle du conseil

Intervenant.e(s)

Alice Picard
IEP Rennes

Soutenance de thèse d’Alice Picard

Titre de la thèse : Gouvernement de la visibilité religieuse et reconfiguration des frontières symboliques. La gouvernance municipale de l’islam à travers quatre cas d’étude franco-britanniques.

Les membres du jury :

  • Olivier Esteves, professeur de civilisation des pays anglophones, Université de Lille, examinateur

  • Franck Frégosi, professeur de science politique, IEP d’Aix-en-Provence, rapporteur

  • Claire de Galembert, chargée de recherche, CNRS-Institut des Sciences Sociales du Politique UMR 7220, examinatrice

  • Corinne Torrekens, professeure de sociologie, Université Libre de Bruxelles (ULB), rapporteure

  • Érik Neveu, professeur de science politique, IEP de Rennes, directeur de thèse

Résumé de la thèse

Par l’exploration comparative de quatre cas d’étude municipaux, en France, en Angleterre et en Écosse, cette thèse se propose de contribuer au débat scientifique entre « modèles nationaux » et autonomie locale. En s’appuyant sur la sociologie des problèmes publics et la sociologie de l’action publique, notre thèse se donne pour ambition d’étudier la manière dont la régulation du fait musulman – défini comme conjonction entre l’organisation d’un culte et la présence de populations musulmanes diversement pratiquantes – est affectée par la construction d’un « problème musulman » à diverses échelles : locale, nationale et internationale. Afin de déterminer si l’islam constitue une catégorie d’intervention publique, nous mobilisons l’approche cognitive des politiques publiques et l’analyse de leur instrumentation. Notre démarche socio-historique impose de recourir ponctuellement à la notion de « sentier de dépendance ». Cette thèse met en évidence trois résultats principaux. Le premier est que le contexte national reste une variable prépondérante des choix de politiques publiques municipaux. Le deuxième est que la gouvernance du fait musulman doit être appréhendée comme une configuration triangulaire au sein de laquelle sont allouées des ressources matérielles et symboliques. Le troisième est que malgré les différences nationales, une convergence peut être observée au cours des quinze dernières années sous l’influence du cadrage sécuritaire du « problème musulman ». Il en résulte, dans les deux pays, une tendance à la surveillance des comportements musulmans qui fait évoluer l’action publique de la gouvernance au gouvernement. Cette évolution s’appuie sur la redéfinition des frontières symboliques entre espaces public et privé mais aussi de la nation. La religiosité musulmane fait l’objet d’une entreprise symbolique qui vise à en déterminer les expressions (in)acceptables.